Avoir du temps devant soi et prendre le temps d’écrire le courrier.
Rassembler sur le bureau les lettres reçues et auxquelles on a tant envie de répondre qu'on a préféré attendre d'être disponible plutôt que d'écrire à la va-vite. Sortir le papier à lettres et les cartes, prévoir les timbres, pour la France et pour l’étranger et vérifier qu’il y a encore suffisamment d’encre dans le stylo plume. Comme il est près de cinq heures, préparer une tasse de thé et la poser juste à côté.
Relire une lettre et y répondre en prenant vraiment le temps de dire tout ce qu’on voudrait. Ecrire lentement, non pas parce qu’on s’applique, mais parce qu’on veut que les mots écrits soient bien ceux qu’il faut.
Relire une deuxième lettre et y répondre aussi. A ce moment-là, un chat roux est venu aux nouvelles et s’installe sur le bureau. Il faut déplacer la feuille.
Relire une carte et y répondre. Comme y glisser un sourire ? Tout simplement avec le mot sourire.
Réunir les enveloppes.
On les postera demain, en partant, à Tamaris.

Alors qu’on écrit à une amie, un chat vient s’installer tout au bord de la feuille. De temps en temps, il effleure le dos de la main de son museau frais, ou, de sa patte douce dont il a bien pris soin de rentrer les griffes, il tente, sans conviction, d’arrêter le mouvement du stylo plume. Mais, tout le temps de l’écriture de la lettre, il ronronne et cligne des yeux. Quand l’enveloppe jaune est scellée de cire bleue, que le timbre est collé, que le courrier est posé bien droit contre la lampe pour qu’on l’emmène tout à l’heure afin de le poster, il repart vers d’autres aventures.